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Délibération passive

Dans la douceur d’un soir, alors que les étoiles brillaient d’un
blanc digne du soleil, une légère vague crépite doucement laissant la lune se
refléter pendant quelques temps. Quelques flux font des soubresauts. D’un air
majestueux, secondes après secondes, s’avance une petitesse grandissante. Au
gré des courants se déploient sur les coteaux du lac, des fleurs de lys, leurs
jaunes s’accordant à merveille avec le déploiement de ces grâces. Ainsi ces
yeux, menaçant et défiant quiconque ébréchant cet équilibre universel,
circulent, suivant une route unique : celle emprunté par les justes. Des
gouttes minuscules parsèment l’herbe tendrement verte. Elles circulent, attirées
vers une force, par une force, pour cette même force, nourrissant l’Équilibre.
Des comètes traversent furtivement le ciel ocre laissant tomber quelques
parcelles de poussières encore brillantes délimitant si bien son chemin. Dans
les flots perturbant, il circule tant bien que mal. Son plumage vient frôler
les feuillages de soies, des papillons s’envolent dans un chaos le plus
complet. Choisissant naïvement il succombe de son propre rôle. Les
papillons volent sans but apparents, la balance penche. Sur son plateau d’or
une douce plume se pose, une plume légèrement séparée vers la pointe. Rétablissant
la charge qui lui incombe. Son envol inspire les plus démunis à la croyance. Les
justes guidant les flots, imperturbables, choisissant tantôt l’ombre d’un
Lys pour reposer leur volonté : l’Ordre, celui qui soutient le monde.
Sans silhouettes ils tentent à travers le temps. Dans son bras circule cette énergie
dépendante des fluctuations. A l’image de cette eau berçant les envies. Se
posant tendrement, de ces yeux, il voit. Des
fées dansent et derrière elles on peut entendre une valse les accompagnant. Du
bout de leurs doigts elles ensorcellent l’étendue des montagnes
environnantes, de toutes par fusent lumière et cristaux. Des feux ravagent l’étang
de glace. La fusion diogénique resplendit. Des particules brillent tel des
paillettes colorées artificiellement. S’envolant au vent elles se déposent
à la surface, animant la clarté de l’étendue liquide. Certaine décollent
tandis que d’autres s’affaissent gentiment sur son passage,
l’accompagnant, des pleureuses implorent la joie passée à vivre
lamentablement. Grandissant aussi les âmes des gardiens de ces rêves de
croissant décristallisés par les joues rebondies des antoinettes. Il y glisse
aussi des aliments naturels feuilletant des closes apparentes. Son signe les
interpelle, circulant en cercle les pourtours closant s’imprègnent de
l’atmosphère de recueillement. Un rayon apparaît loin, à l’horizon béant,
les oiseaux, brusquement, le suivent. Là où il ira cela ne pourra les faire de
mal. Le rayon caressant ses plumes volages il regarde ses pères et cède enfin.
Des larmes perlent du jaune de ses yeux. Irradiant, las, il engendre la fin du
crépuscule naissant. Sans obstacle, son envol emporte avec lui son emplacement
de la croyance, de l’espoir. Des fins finissent légèrement par émerveiller
les clichés vieillis par tant d’enchantement. Bonheur inavoué du passé face
au présent. Déshumanisme déclenchant à son tour tyrannie à l’attente des
vieux jours. Bientôt la classe ira à jamais l’accompagner.
Des
jours bienvenus.

novembre 2000

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