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Grille à la lanterne

En ces rivages glissent des petits galets de sable. Doucement ils
s’enroulent dans les creux des soubresauts maritimes. En ces temps
tranquilles, ils valsent agréablement au gré d’un air wagnérien. Dans un
donjon, une lumière douce d’une bougie jaunâtre danse en éclairant
gentiment les doux yeux de cette entité. En regardant la douceur de ces pierres
brunes, son cœur espère. Il espère qu’un jour il pourra polir de même grâce
à la puissance de l’océan. En ces yeux se trouve cette lueur magique tant
recherchée par les gardiens. En elle brille l’espoir de toute une unité pondérale.
En son sein brille de milles éclats la croyance. En cette pièce noire elle
illumine les murs effrités par tant de peine. Un cycle se transmet en elle par
les porteuses de vie. Le souffle maritime anime enfin ces poumons fatigués. Un
message lui apparaît, par prisme de l’est elle déchire sa volonté. Un
tourbillon de rage dévaste les cryptes de la Terre. En son cœur réside son
bonheur, et son partage exprime des glaces pures. La mer se déchire, les galets
s ‘envolent, les fers se brisent, la porte close brûle. Un souffle
s’enfuit de son âme, l’emportant. Son moule corporel s’effondre et
devient cristaux de sel. Les crises des gardes les achèvent et ils se
dissolvent d’eux même. Au pied de la tour la mer vient lécher les
fondements. Sur les dunes, des petits grains de poussière accompagnent ses pas.
Doucement, elle enchante les autours, le lait de jouvence s’éclipse de ses
traces. Des vagues de chaleur ondulent l’horizon, sa clairvoyance permet au
tangible de persister et au réel de rester tel quel. Un dôme pyramidal surgit
du sol, la chaire divine le recouvrant, son rayonnement ombrage le soleil. Ses
doigts flottent au gré des courants, ils reflètent la connaissance. La
distance parcourue ne permet plus au âmes de trépasser. Elle s’approche de
cette pierre sacrée. En ces yeux reflètent la grandeur d’une volonté, ces
pas foulent tant de genres humains qu’elle sait ce qui n’est pas. Le tactile
commence à s’engouffrer dans les flux énergétiques. Le mélange s’établi,
la dispersion et l’évaporation créent des couches dans le ciel d’azur. Il
pleut, la pyramide implose, du cristal rebondit sur le galet de lapis-lazuli
coulant au fond de la marée.

novembre 2000

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